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Les thérapies non médicamenteuses à la Villa des Parons

Des innovations dans la prise en charge et l'accompagnement au sein de la Villa des Parons.

Il n’y a pas que les médicaments…

Cela fait maintenant un peu plus de deux ans que la Villa des Parons a ouvert ses portes et accueille au total huit résidents âgés entre 50 et 82 ans en provenance du foyer de vie Léon Martin, dont six internes et deux externes. Comme dans les autres services de l’institut, la Villa a pour mission de proposer un accompagnement de qualité aux résidents en assurant leur accueil, leur hébergement, leur restauration, le soutien dans les gestes quotidiens, leurs soins, tout cela dans des conditions qui garantissent leur sécurité et leur bien-être. En outre, ce nouveau service a la spécificité d’offrir une plus grande disponibilité aux résidents grâce à une petite équipe de professionnels très engagés dans leur pratique. La configuration du service – une grande villa avec une terrasse, un jardin et une piscine - permet de créer une ambiance familiale et chaleureuse, « comme à la maison ». La régularité des activités proposées chaque jour aux résidents donne des repères et des rituels qui les rassurent et les sécurisent. Depuis quelques mois, nous pouvons ainsi déjà faire le constat des effets bénéfiques de ce dispositif et de ces modalités d’accueil sur l’état psychique des résidents. Les troubles du comportement, les troubles de l’humeur et l’agitation tendant à diminuer de manière significative, ce qui permet une meilleure participation aux activités et la vie sociale en général. Dans l’objectif de maintenir cette dynamique positive et pour favoriser le plus possible le bien-être psychique des résidents, l’équipe pluridisciplinaire de la Villa s’intéresse et se forme aux thérapies non médicamenteuses (TNM).

Les résidents accueillis au sein de la Villa présentent tous un trouble du développement intellectuel d’intensité variable, bien souvent associé à des troubles psychiques et pour certains des troubles cognitifs qui apparaissent ou s’aggravent avec l’avancée en âge. Dans certains cas, les traitements médicamenteux sont nécessaires pour apaiser une partie des symptômes et sont prescrits-administrés par notre médecin psychiatre. L’efficacité et la durée d’action étant variable selon les personnes et les périodes, l’équipe de la Villa souhaite développer un accompagnement « relationnel » sous forme de thérapies, d’approches et d’interventions non-médicamenteuses, en complément des traitements médicaux dits « classiques ». Ces thérapies se sont beaucoup développées auprès des personnes Alzheimer avec des troubles neurocognitifs dans les EHPAD. Elles sont désormais réputées pour être génératrices d’effets bénéfiques car elles améliorent grandement la qualité de vie des personnes. Elles peuvent procurer un soulagement de certaines douleurs ou de symptômes comme l’agitation, l’irritabilité….

En avril 2011 l’HAS publiait déjà un rapport d’orientation sur le « Développement de la prescription de thérapeutiques non médicamenteuses (TNM) ». Ce rapport avait pour objectif de confirmer que les TNM permettent d’améliorer le confort de vie, le bien-être et le quotidien des personnes accompagnées. Elles visent la diminution de l’agressivité et des comportements agités et réduisent les troubles de l’anxiété. Elles permettent aussi de développer un sentiment de détente luttant contre la solitude et les états dépressifs. Par ailleurs, le rapport expliquait que les TNM aident à prévenir l’épuisement des salariés en donnant un « outil ressource » lors des situations d’accompagnement difficile.

 

L’accompagnement non-médicamenteux en trois questions :

1.     Pour quoi ?

2.     Par qui ?

Ces techniques thérapeutiques accompagnent les soins quotidiens et peuvent être pratiquées par l’ensemble de l’équipe pluridisciplinaire :éducateurs, psychologues, psychomotricienne, orthophoniste… Ces professionnels sont par ailleurs formés aux spécificités du handicap, des troubles psychiques et des troubles neurocognitifs.  

3.      Comment ?

Les besoins spécifiques des résidents sont analysés et évalués régulièrement, tout au long de l’année, par le biais des observations de l’équipe pluridisciplinaire. Une fois par an, par l’intermédiaire du projet personnalisé d’accompagnement, les spécificités et les besoins de chacun sont rappelés de manière plus formelle. Cette synthèse permet de définir les modalités et les objectifs de la prise en charge thérapeutique en équipe. En fonction de leurs besoins et de leurs centres d’intérêt, les résidents sont invités à participer à des activités quotidiennes (manuelles, sportives, cognitives, culturelles…) ou à des ateliers spécifiques dont font parties les TNM. A ce jour, plusieurs types de thérapies non-médicamenteuses sont pratiqués à la Villa des Parons dont voici une liste non exhaustive.

 

Les thérapies non-médicamenteuses et leurs principaux effets bénéfiques visés :

  1. Le Bébé phoque  thérapeutique « PARO »

Le bébé phoque PARO est reconnu comme un dispositif médical de classe 1 depuis avril 2021. Il s’agit d’un robot thérapeutique émotionnel et relationnel, doté d’une intelligence artificielle. Il s’adapte aux personnes et peut se souvenir de certaines informations comme son prénom. A la Villa des Parons, notre bébé phoque a été rebaptisé LILY parles résidents. Il apprécie les remerciements et les félicitations et peut exprimer des émotions comme la surprise, le bonheur ou l’inconfort. Il s’agit d’un médiateur qui peut ouvrir la communication entre les personnes car sa présence facilite les conversations et les interactions en procurant des sujets de conversation non anxiogènes. Cela évite également les répétitions dans le discours, les obsessions et détourne l’attention vers des sujets positifs. Le bébé phoque suscite également des réactions de curiosité et d’attirance :les personnes ont généralement envie de le caresser, de la porter ou de l’enlacer. La présence de PARO sur l’abdomen ou dans les bras des personnes a un effet apaisant en ralentissant les fréquences cardiaques et la tension artérielle.

Pourquoi un bébé phoque ? Car il s’agit d’un animal méconnu dont nous avons peu de représentations (négatives).Il a une forme réconfortante grâce à son apparence de bébé.

Le phoque PARO est indiqué dans le traitement des troubles du langage et de la communication, les troubles du comportement et les troubles cognitifs (Alzheimer ou apparentés). Il peut être proposé en petits groupes ou en individuel, toujours en présence d’un éducateur ou d’un accompagnateur.

Les effets bénéfiques visés :

© Susciter des réactions et des émotions

© Contribuer à réduire le stress, l’anxiété et les troubles du comportement

© Améliorer la communication verbale et non-verbale

© Augmenter l’estime de soi à travers les réactions du bébé phoque

© Stimuler les capacités sensorielles, cognitives et motrices

 

  1. Les animations FLASH

L’objectif de ce dispositif original est de calmer et de rassurer les personnes souffrant d’agitation ou de troubles du comportement, en déviant leur attention par une stimulation récréative et plaisante. Ces animations ont pour objectif de faire chuter les troubles du comportement, en proposant une solution non médicamenteuse.

Le matériel de chaque activité ou animation est stocké dans des boîtes qui sont rangées sur un chariot, pour un accès et une utilisation rapide. Au préalable, il s’agit de répertorier les centres d’intérêt et les goûts des résidents pour ajuster au mieux le matériel à leurs spécificités.  Chaque boîte contient une fiche expliquant l’objectif et le déroulement de l’animation.

Les animations « Flash » ne doivent pas durer plus de 15 minutes. En cas d’agitation ou de troubles du comportement, l’éducateur emmène le résident dans sa chambre ou dans un lieu calme pour lui proposer une animation. Il est important de ne pas imposer d’animation mais d’être à l’écoute, de respecter le choix du résident et de se montrer disponible pour l’apaiser.  Une fois le résident calme, il peut rejoindre son groupe d’activité initial.

Chaque animation traite de thématiques spécifiques, dont voici quelques exemples :

·        Actualité (journal, quotidien)

·        Photo souvenir (photographies, photolangage)

·        Bien être -Relaxation (balles de massage, huiles essentielles, crèmes…)

·        Activité manuelle (mandalas, coloriages, feutres)

·        Musique (lecteur CD, casque audio, CD …)

·        Défouloir (pâte à modeler)

·        Emotions (marionnettes émotions)

·        Cognitif (Jeux comme le UNO…)

 

Les effets bénéfiques visés :

© Contribuer à réduire le stress, l’anxiété

© Prévenir les troubles du comportement

© Mobiliser les capacités sensorielles, cognitives, motrices des personnes

 

  1. La Validation

Cette approche peut être utilisée par toutes les personnes entourant le résident. Il s’agit de reconnaître les émotions, les sentiments de l’autre, de lui dire que ce qu’il ressent est vrai. En étant en empathie avec la personne (plus particulièrement les personnes atteintes de démence sénile), l’éducateur contribue à lui redonner confiance en elle-même. En se sentant digne d’intérêt la personne retrouve sa propre valeur.

Les effets bénéfiques visés :

© Restaurer l’estime de soi et améliorer le bien-être des personnes

© Contribuer à réduire le stress, l’anxiété et les troubles du comportement

© Améliorer la communication verbale et non-verbale

© Prévenir le repli sur soi

 

  1. La thérapie par la cuisine

Cet atelier couvre toutes les étapes de la préparation d’un repas jusqu’à sa dégustation et se déroule principalement un week-end par mois. La cuisine est un lieu familier où les personnes peuvent se sentir rassurées. Les plats à préparer sont choisis en groupe pour planifier les achats. Les recettes sont lues à voix haute, les ingrédients sont répertoriés et les tâches sont réparties (épluchage, découpage, rangement, vaisselle…). Les aliments prêtent à discussion de souvenirs associés. Le couvert est mis par les résidents, et le repas est pris en commun.

 

Les effets bénéfiques visés :

©Stimuler les capacités cognitives : attention, mémoire, planification, repérage temporo-spatial

©Stimuler les 5 sens

©Entraîner la motricité fine et la coordination

©Créer un moment propice à l’évocation de souvenirs

© Favoriser les échanges et la communication orale

©Inciter à l’entraide et au partage, dans une atmosphère détendue

                     

  1. La douche thérapeutique

Les soins corporels mobilisent un espace de soins prioritaire dans la pratique des accompagnants et nécessitent une approche corporelle attentive, respectueuse de soi et de l’autre en tenant compte de ses particularités, de son âge et de ses besoins. L’adaptation du soignant aux besoins des personnes et la mise en place d’une relation harmonieuse constituent une préoccupation constante.

En effet, la douche détente dite thérapeutique permet de développer une approche relationnelle singulière, de confort, permettant la diminution des troubles du comportement et la valorisation de l’image de soi au travers de stimulations multi-sensorielles.

Elle apporte une vraie détente. Cela permet aux résidents d’oublier, le temps d’une douche, l’environnement. Sans s’en apercevoir, le résident s’assoupi quelques secondes.

 

C’est un réel moment de relaxation qui est pratiqué de façon thérapeutique ; pendant la douche nous pouvons associer de la musique douce pour donner une ambiance agréable et apaisante.

L’eau procure une sensation de bien-être pour les adultes porteurs d’un handicap qui sont amenés à prendre conscience deleur corps, leur respiration et leur équilibre. Les activités aquatiques peuvent avoir une visée thérapeutique tant sur le plan physique (éveil sensori-moteur, équilibre…) que psychologique (travail sur le corps, dimension relationnelle…).

 

Les effets bénéfiques visés :

© Procurer plaisir et détente

© Contribuer à apaiser l’anxiété

© Proposer des sensations contenantes et rassurantes

© Apaiser les douleurs

© Faciliter la mobilisation articulaire

 

  1. La prévention des  chutes

Cet atelier est animé par la psychomotricienne du service. Il permet la mise en mouvement du corps dans son ensemble et de limiter les chutes chez la personne âgée et/ou en situation de handicap. L’individu voit souvent apparaître des problèmes psychomoteurs liés à l’avancée en âge, avec la dégradation du schéma corporel, une diminution de la motricité globale en lien avec une baisse de l’équilibre, des coordinations, et une dégradation des sphères spatiales et temporelles. Pendant l’atelier, se succèdent des phases de réveil musculaire de type gymnastique douce et des moments dynamiques avec des mises en situations de parcours moteurs avec franchissement d’obstacles ou des exercices pratiques de coordination des membres inférieurs et supérieurs.

Les effets bénéfiques visés :

©Entretenir et stimuler les fonctions d’équilibration

© Réassurer la stabilité posturale

© Travailler la coordination

©Contribuer à prévenir, limiter ou corriger les peurs associées aux chutes

Mme. Alexandra PALAORO, chef de service et Mme. Valène RIOU, psychologue